Ruptures du ligament croisé antérieur au cours du cycle menstruel chez les skieuses de loisir
Résumé
Introduction
Les femmes auraient quatre à huit fois plus de risque que les hommes d’avoir une rupture du ligament croisé antérieur (LCA). Ce risque semble plus important lors de la phase pré-ovulatoire du cycle menstruel que durant la phase post-ovulatoire. L’objectif principal de l’étude était de décrire la répartition des lésions du LCA au cours du cycle menstruel dans une large population de skieuses de loisir.
Patientes et méthodes
Une étude prospective a été réalisée durant la saison 2010—2011auprès des femmes ayant présenté une rupture du LCA lors de la pratique du ski. Un questionnaire était rempli par la patiente lors de la consultation avec le médecin de montagne. Les patientes étaient invitées à préciser la date des dernières règles (DDR) et leur méthode contraceptive. Sur les 229ruptures diagnostiquées, 57patientes ont été exclues: 41âgées en moyenne de 47±9ans n’étaient plus réglées et 16avaient des cycles irréguliers ou une DDR supérieure à 30 jours. Cent soixante-douze patientes âgées en moyenne de 34 ± 8,7 ans ont été incluses.
Résultats
Cinquante-huit (33,72 %) étaient en phase folliculaire, 63 (36,63 %) en phase ovula- toire et 51 (29,65%) en phase lutéale. La différence par rapport à la distribution théorique (risque identique quel que soit le jour du cycle menstruel) était fortement significative (????2 = 48,32 ; p = 0,00001). Cinquante-trois patientes sur 172 (30,8 %) étaient sous contraceptifs oraux. Les lésions du LCA étaient 2,4 fois plus nombreuses en phase préovulatoire qu’en phase post-ovulatoire aussi bien chez les patientes sous contraceptifs oraux que celles ayant un autre mode contraceptif : 85/119 (71,4 %) vs 36/53 (67,9 %), p = 0,64.
Docteur Nicolas LEFEVRE, Docteur Yoann BOHU, Docteur Shahnaz KLOUCHE , Docteur Serge HERMAN. – 29 mars 2014.