Par le docteur Yves Guglielmetti
Clinique du Sport Paris V
36, Bd Saint Marcel
75005 Paris 5
Avant d’envisager un traitement par concentrés plaquettaires une visite s’impose permettant de confirmer l’indication, de définir le protocole thérapeutique, d’éliminer les contre indications et de rappeler les précautions qui l’entourent.
De nombreuses préparations existent sur le marché, variables en terme de concentration en plaquettes, en globules rouges et en leucocytes, en terme d’adjuvants (activateur, anticoagulant), en terme de volume. De nombreux protocoles existent sans consensus scientifique sur le concentré plaquettaire idéal, le nombre et la fréquence des injections, l’anesthésie locale, l’utilisation des anti inflammatoires et de la glace, la rééducation et le retour à l’activité physique.
Pour ma part, éclairé par mon expérience et les études scientifiques, j’ai retenu la préparation et le protocole que je décris ci-dessous avec un repérage échographique systématique et une gestion de la douleur par l’inhalation d’un mélange équimolaire d’oxygéne et de protoxyde d’azote (M.E.O.P.A., système Kalinox).
Avant la séance, il est important de me signaler toute fièvre, toute infection, toute lésion cutanée (plaie), toute prise médicamenteuse en particulier d’aspirine, d’anti inflammatoire, d’anticoagulant, d’antiagrégant plaquettaire, toute allergie à l’iode, un déficit en vitamine B12 ou en acide folique, une grossesse. L’analgésie par le M.E.O.P.A. est formellement contre indiquée si vous avez reçu récemment un gaz ophtalmique, utilisé dans la chirurgie oculaire.
Trois injections sont nécessaires à une semaine d’intervalle. Dans certaines indications une seule injection est suffisante. L’injection peut être douloureuse et il semble que l’anesthésie locale nuise à l’efficacité du traitement, c’est pourquoi j’utilise selon le site d’injection et votre seuil de tolérance à la douleur le M.E.O.P.A., l’injection de PRP est alors tout à fait supportable.
Injection de concentrés plaquettaires, déroulement de la séance :
- Prélèvement de 8 ml de sang dans une veine, dans des conditions d’asepsie rigoureuses, avec un matériel à usage unique, en circuit fermé (système A-PRP de Regenlab, tube imprégné de citrate de sodium, anticoagulant, et contenant un gel séparateur).
- Séparation des éléments sanguins, globules rouges, leucocytes et plaquettes, par centrifugation, 5 minutes à 3100 tours par minute. Les globules rouges sont au fond (3ml), séparés par le gel du plasma contenant les plaquettes (5ml). Le plasma est riche en plaquettes au fond et pauvre en plaquettes en surface.
- Repérage clinique et échographique de la lésion à traiter.
- Inhalation du M.E.O.P.A., la sédation et l’analgésie apparaît en 3 minutes
- Concentration du plasma par retrait de 2 ml de plasma surnageant pauvre en plaquettes.
- Recueil des 3 ml restants de plasma riche en plaquettes (environ 3 fois la concentration plasmatique) et injection dans la zone à traiter.
- Compression de la zone injectée puis mise en place d’un pansement sec maintenu pendant 24 heures.
- Repos strict une heure en salle d’attente
Les suites opératoires
Une réaction douloureuse est habituelle pendant 2 à 3 jours, imposant un repos relatif pendant lequel vous prendrez si nécessaire un antalgique simple (paracétamol). Vous éviterez de prendre tout anti-inflammatoire y compris l’aspirine et l’application de glace pendant au moins 15 jours après l’injection.
L’activité physique sera modérée entre chaque séance et pendant 3 semaines. L’effet ne se manifestera qu’après quelques semaines. Nous définirons ensemble un programme de rééducation et de retour aux activités en fonction de votre pathologie et de vos échéances.
Les complications
Aucune complication infectieuse n’a été décrite dans la littérature. Cependant, même si toutes les précautions sont prises, ce risque, inhérent à toute injection, ne peut pas être totalement écarté. D’après des études récentes, dans les conditions de réalisation en cabinet, leur incidence est de l’ordre de 1 infection pour 70.000 infiltrations. Elles surviennent dans les 48 à 72 heures. En cas de fièvre ou de douleur importante dans les jours suivant l’infiltration (possibles signes d’infection), il est important me contacter immédiatement ou à défaut votre médecin traitant.
Prise en charge
La Caisse d’Assurance Maladie ne rembourse pas ce traitement. Seul peut être retenu la cotation d’une infiltration telle que figurant à la nomenclature. Un devis préalable et une facture détaillée vous seront remis. Si les injections de PRP concernaient une lésion qui a fait l’objet d’une déclaration d’accident à une assurance (activité de loisir, licence sportive), vous pourrez réclamer à cette assurance le remboursement éventuel des frais.
Docteur Yves GUGLIELMETTI. – 23 novembre 2014.