L’épaule est une articulation complexe composée de la clavicule, de l’omoplate et le l’humérus pour les os et protégée par divers muscles ainsi que par les tendons de la coiffe des rotateurs.
Chaque élément participe à la stabilité articulaire lors des différents mouvements du bras qui mettent en action l’articulation scapulo-humérale localisée entre l’omoplate et l’humérus et l’articulation acromio-claviculaire formant l’extrémité de l’épaule entre l’acromion et la clavicule.
Certaines pratiques sportives soumettent les articulations de l’épaule à de rudes épreuves en particulier les sports de contacts tels que le rugby ou les sports de combat, la pratique des sports de vitesse comme le ski ou les pratiques présentant des risques de choc violent telles que le parachutisme ou l’équitation. La luxation de l’épaule ou déboîtement de l’épaule est une des conséquences possibles d’un traumatisme sur l’articulation.
Comment diagnostiquer une luxation de l’épaule ?
Pour reconnaître une luxation de l’épaule, le diagnostic repose en majeure partie sur la description du traumatisme subit par la personne atteinte qui fait notion à une impression de déboîtement articulaire.
D’autre part, une luxation de l’épaule est une pathologie très douloureuse si bien que le patient a tendance à mettre son bras dans la position qui le soulage le mieux soit placé contre le torse et soutenu par l’autre bras.
Dans le cas d’une subluxation, l’épaule a retrouvé sa position d’origine naturellement, mais dans la situation d’une luxation articulaire qui doit être réduite, il est possible de sentir la tête de l’humérus en palpant le patient au niveau de l’aisselle.
En cas de doute sur les lésions ou pour confirmer le diagnostic, une radiographie peut être nécessaire ainsi qu’après la réduction pour vérifier que l’humérus a bien repris son emplacement d’origine.
La luxation de l’épaule nécessite-t-elle une intervention chirurgicale ?
Selon la gravité de la luxation, particulièrement au niveau des lésions osseuses, tendineuses ou ligamentaires mises en évidence par une radiographie ainsi qu’un arthroscanner ou IRM, la réduction par manœuvre externe ne suffit pas à stabiliser durablement l’épaule.
Si le chirurgien orthopédique, à la vue des résultats des examens, constate que l’instabilité de l’épaule présente un risque de récidive élevé, il peut prévoir un recours à un traitement chirurgical.
Deux solutions sont la disposition du chirurgien pour traiter cette instabilité, celle dite de la butée osseuse et l’intervention de Bankart.
Très usitée en raison des excellents résultats qu’elle produit, la butée osseuse nommée également butée de Latarjet ou butée coracoïdienne consiste à prélever un l’apophyse de la coracoide afin de le refixer sur la partie antérieure de la glène.
L’intervention de Bankart consiste en une remise en tension des ligaments par une réinsertion du bourrelet glénoïdien à la glène grâce à des ancres résorbables. Effectuée sous arthroscopie, cette intervention ne laisse que peu de cicatrices.
Comment retrouver la fonctionnalité articulaire de l’épaule après un traitement chirurgical de stabilisation de l’épaule ?
Les 3 à 6 premières semaines selon l’intervention consistent en une immobilisation complète de l’articulation par le port d’une attelle et la prise d’antalgiques et un glaçage de l’épaule plusieurs fois par jour.
A partir de la sixième semaine et jusqu’à trois mois après l’opération chirurgicale, des séances de kinésithérapie permettent le travail de stabilisation de l’épaule, de l’endurance et de la puissance musculaire ainsi que de la rapidité des gestes. La reprise du sport est souvent permise dès le quatrième mois après l’intervention.
Pour une récupération optimale des fonctions articulaires sans risque de récidive, il est recommandé de se plier aux recommandations du chirurgien orthopédique et du kinésithérapeute notamment dans le respect strict du délai d’immobilisation de l’articulation qui autorise la bonne cicatrisation.